Les années passent et doucement, s8jfou bâti une œuvre sonore tout à fait à part. Le nouvel album du producteur électronique français traduit son attrait pour une forme de nomadisme musical, migrant entre les genres, s’arrêtant, parfois, dans des contrées qu’il n’avait alors jamais explorées. Nourri des expériences accumulées et des voyages, cet album se défait totalement des contraintes techniques auxquelles s8jfou s’était volontairement astreint sur son précédent projet, Op·Echo, ne se fixant cette fois aucune limite technologique, n’excluant aucun paradigme ou principe esthétique. Ici, il n’y a pas d’itinéraire. Seulement une exploration placée sous le signe bienveillant du philosophe antique Diogène, surnommé Diogène le Chien, qui exécrait les conventions et aspirait à la liberté par le dépouillement. s8jfou est un artiste indépendant, dans tous les sens du terme

Le musicien se sent aussi bien chez lui dans sa cabane construite au milieu de la montagne pyrénéenne, dans les autres villes françaises qu’il a habitées au fil du temps, sur les côtes finistériennes qu’il préfère à toutes les autres, ou sur son vélo, principal moyen de locomotion utilisé lors de sa dernière tournée en Angleterre. Il ne perd pourtant pas son exigence en route, adepte d’une musique méticuleuse et sinueuse dans laquelle les expérimentations électroniques côtoient les grandes familles musicales qu’il chérit tant, comme les sonorités britanniques ou les productions glitchées. Lorsqu’il ne trouve pas dans les outils existants le moyen d’exprimer ses envies, il construit ses propres synthétiseurs, ses propres machines, qui retentissent ici pleinement.

« Parfois, je ne compose pas pendant plusieurs mois, mais je crée mes outils, explique-t-il. Ce sont comme de nouveaux bagages accumulés, et lorsque je reviens à la composition, je suis chargé de nouvelles idées qui deviennent des parties intégrantes de la création artistique. Je pense que je finirai un jour par produire ma musique uniquement sur mes programmes. »

L’idée de mouvement se traduit jusqu’à la scène. Plus le producteur mène de projets visuels, en travaillant notamment avec des chorégraphes, d’autres compositeurs électroniques, des artistes numériques et des instrumentistes, plus il met au point des outils lui permettant de s’y mouvoir sans contrainte.

« Longtemps, ma timidité m’a poussé à rester tapi dans ma concentration. Mais j’aime aussi voir l’énergie transmise directement aux gens. »
Grâce à un dispositif sans fil et portatif accroché à sa taille, il peut moduler sa musique en temps réel tout en marchant, en bougeant, en dansant, désormais capable de se rapprocher de l’audience pour tisser des liens plus intenses. Une autre expression du nomadisme, de cette quête de liberté qu’il poursuit sans cesse, et que le philosophe grec n’aurait sûrement pas reniée.

Discographie

Vidéos

Presse

"Heady tunes" 

KEXP

“S8jfou est aussi poétique et iconoclaste dans la vie que dans sa musique”

TSUGI

"De l’électronique sans concession, bourrée de beat saccadés, et de boucles tendances acides"

FRANCE INTER

"Album totalement remarquable dans le paysage électronique français"

GONZAI